Pole Expertise/Rencontre avec le Responsable du recrutement du FC Nantes… Reviewed by Momizat on . Dans le cadre des thématiques  du pole expertise Panamefoot le site N°1 du Football Francilien est allé à la rencontre de Matthieu Bideau le responsable du recr Dans le cadre des thématiques  du pole expertise Panamefoot le site N°1 du Football Francilien est allé à la rencontre de Matthieu Bideau le responsable du recr Rating: 0
Vous êtes ici:Accueil » Actualités » Pole Expertise/Rencontre avec le Responsable du recrutement du FC Nantes…

Pole Expertise/Rencontre avec le Responsable du recrutement du FC Nantes…

Pole Expertise/Rencontre avec le Responsable du recrutement du FC Nantes…

Dans le cadre des thématiques  du pole expertise Panamefoot le site N°1 du Football Francilien est allé à la rencontre de Matthieu Bideau le responsable du recrutement du FC Nantes qui nous a apporté son analyse concernant le recrutement et la formation…

 

Matthieu bonjour peux tu te présenter aux dizaines de milliers de lecteurs de Panamefoot stp…

 

Bonjour à tous. Matthieu Bideau, bientôt 35 ans, marié, 2 petites filles et pur finistérien originaire de Douarnenez .

Je travaille au FC Nantes depuis maintenant 10 ans. Je suis depuis 5 ans le responsable du recrutement pour le centre de formation. « Ma vie d’avant » m’a amené dans le « 93 » en tant qu’enseignant d’EPS (A Pierrefitte Sur Seine). En effet après l’obtention du CAPEPS à Brest j’ai eu la chance d’être muté pour enseigner en banlieue parisienne. Le FCN a fait appel à moi à l’époque pour sillonner le Grand Paris en tant que recruteur. Pourquoi ? Tout simplement parce que j’étais pensionnaire à l’époque du centre de formation du FCN (pendant 1 saison ) et que le club avait eu écho de mon « déménagement » à Paris. Le club cherchait à se restructurer et j’ai sauté sur l’occasion. Clairement je pense que si j’avais été muté en Auvergne, en Bourgogne ou encore en Mayenne je ne serai jamais là où je suis aujourd’hui. Mon profil « sportif » intéressait le FCN certes mais c’est surtout là région où je débarquais qui intéressait fortement les canaris.

Les  Loïc Nego (Le Bourget) , Lionel Carole (Alfortville) , Jules Iloki (Les Ulis) , Sofiane Hanni (Ivry)  ou encore  Vincent Sasso (ACBB), m’ont rapidement mis en avant  au FCN. Ils étaient tous internationaux et ont rapidement signé professionnels.

Panamefoot est donc un site qui me parle car je dois beaucoup au football francilien et j’en suis conscient. Voilà pour une présentation rapide …

 

 Nous aimerions avoir tes impressions sur la formation à la Française, selon toi ce label entre guillemet existe t’il toujours?

 

Le « label » formation à la française est réellement né en 1998 après la victoire de la France en Coupe du Monde. A cette époque c’est la France « Black, Blanc, Beurre » qui s’est installée au sommet du football mondial. En 2015 la France est toujours un pays majeur en terme de formation, et donc de vente, de jeunes talents. Selon moi le football français bénéficie largement du fait que le France soit une grande et belle terre d’immigration. Et pas depuis hier … Le football français bénéficie également de la richesse de ses DOM TOM. Je ne pense pas que l’on forme mieux que les espagnols, les allemands ou encore les portugais. La grosse différence pour moi réside dans la richesse de la population  footballistique française. C’est plus facile d’être bon quand à la base vous travaillez avec une bonne « matière première ». Voilà aujourd’hui pour moi où se situe la force de notre football. Le label existe donc plus que jamais oui. Mais il ne réside pas  dans la façon de former mais bel et bien dans la qualité extraordinaire de notre jeunesse. On se repose peut être trop sur celle ci d’ailleurs.

 

Quels sont les critères de recrutement de ton club le FC Nantes?

 

Les mêmes que partout. On cherche des joueurs performants comme tous les clubs ! C’est à dire des joueurs compétents, fiables et ce sur la durée et non pas de temps en temps. On cherche des joueurs doués qui aiment transpirer et se fondre dans un collectif au quotidien. Voilà le profil idéal ! On parle chez nous de footballeur athlète stable. En 2015 le côté footballeur reste le plus important. Cela renvoi à la technique et au ressenti dans le jeu. Mais le côté athlétique prend de plus en plus d’importance. La vitesse, l’explosivité, la qualité des appuis, la VMA, la puissance, la force et parfois la taille sont des critères primordiaux également. En plus d’être un très bon « footeux » et donc un bon « athlète » le joueur doit être un bon « mec ». Après être un bon mec ça ne veut pas  dire « Amen » à tout et avoir 17 de moyenne générale… Pour aller vers le haut niveau il faut être capable de fonctionner pendant des années dans un cadre très strict (Centre de formation) tout en dégageant du caractère. Cela n’est pas toujours simple pour les jeunes.

 

 

Le FC Nantes est le précurseur  Français d’un football offensif, technique, tout en mouvement avec des entraîneurs qui ont porté cette philosophie tel que Suaudeau, Arribas, Denoueix etc.. est ce que tu t’inscris dans la même philosophie que ces techniciens…

 

Au FCN je me définis comme un petit qui travaille chez les grands … Des personnes comme Suaudeau, Arribas ou encore Denoueix sont des légendes que je respecte énormément. Ce qu’ils ont fait à Nantes est exceptionnel. Ils ont fait du FCN une marque de fabrique, une façon de faire. Personnellement je fais partie de ceux qui diront que le bon football c’est le football qui gagne ! Après si votre football peut être bon et beau alors tout le monde est content, bien évidemment. C’est ce que ces gens ont réalisé pendant des années. Pour en revenir à la question, il est évident que toute personne qui aime le football s’inscrit dans cette philosophie du beau jeu collectif.

 

 

 Le FC Nantes est très présent en région Parisienne au niveau du recrutement, qu’est ce qui selon toi fait la différence par rapport aux autres régions…

 

La réponse à cette question je l’ai donné auparavant. Les éducateurs en région parisienne ne travaillent pas mieux, ou moins bien,qu’ailleurs … Ils ont juste « sous la main » un nombre important de jeunes joueurs qui ont du potentiel. La région parisienne est la région la plus dense en terme de potentiel au mètre carré. Voilà pourquoi tous les clubs professionnels cherchent à être performants sur cette région. Au delà du football les enfants de grandes régions populaires comme l’Ile de France, le Rhône Alpes ou la région PACA sont souvent plus « débrouillards » , plus vite matures et autonomes. Dans les quartiers dits sensibles les jeunes ont l’habitude de se confronter rapidement aux plus grands sur des « city stades ».  Ils sont placés très jeunes dans des conditions de pression temporelle via ces terrains de quartier  mais aussi dans des conditions intenses de pression émotionnelle et athlétique face à des joueurs plus âgés. Ils progressent par conséquent à vitesse grand V. Voilà à mon sens la clé de la réussite des « footballeurs de banlieue ». Le football à effectif réduit dès que possible, et pas qu’en club !

 

 

On a pu te voir intervenir dans certains reportages qui concernaient l’ argent(prime à la signature pour les parents, etc…) autour du football des jeunes quelle est ta position sur le sujet?

 

Ma position est la suivante. Il faut en parler ! Voilà pourquoi je suis intervenu sur le sujet. Non pas que cela me choque mais il est important de montrer au grand public que même chez les très jeunes les clubs ne travaillent pas à armes égales. Les vrais bons recruteurs doivent être capables de sortir un très bon joueur professionnel à moindre coût. Dans quelques clubs aujourd’hui les recruteurs sont devenus des commerciaux. Quand Lens sort des joueurs comme Aurier, Kondogbia, Varane par exemple ça c’est du super boulot ! Quand Toulouse sort la génération Capoue, Sissoko, Mbengue je dis chapeau bas … Faire passer un joueur en professionnel à 19 ans quand vous lui avez donné 100.000 euros à 13 ans pour qu’il signe chez vous puis des salaires de cadre entre 15 et 18 ans , où est le plaisir ? Encore une fois cela ne me choque pas mais ce n’est pas le travail que j’aime. Voilà tout …  Quand cela se termine bien et que le jeune rapporte des millions à son club en étant vendu à 20 ans l’affaire est « bonne ». Mais on parle très peu des joueurs surpayés très jeunes et qui ne réussissent pas. Là c’est moins drôle pour le recruteur. J’ai eu l’occasion de lire un contrat de jeune dans lequel il y avait des primes en cas de sélection en pré France U16, des primes de matches en U17, des primes de qualification en Gambardella, des primes de présence en U19 en étant U17 , des primes liées à ses entrées et ses résultats en équipe de France etc etc etc et j’en passe. En fait j’ai lu un contrat professionnel de jeune ! Là par contre c’est du délire ! Mais c’est comme ça … On pourrait en parler pendant des heures.

 

 

Panamefoot compte des dizaines de milliers de lecteurs dont une majorité de joueurs, de parents de joueurs etc..que peux tu dire à ceux qui caressent le rêve de devenir footballeur professionnel?

 

Il y en a tellement de messages à faire passer … Ces sujets m’intéressent tellement que j’ai publié sur le net un « ouvrage » GRATUIT ( « Je veux devenir footballeur professionnel »). Je renverrai les mômes en priorité vers le chapitre 10 sur les « attitudes à éviter ». Et les parents vers les chapitres 7, 8 et 9. Ces chapitres renvoient aux missions des parents, aux rôles des agents et aux meilleures façon de rebondir après un échec. Ces sujets sont tellement vastes, sensibles et complexes qu’il est impossible de ressortir un élément plus important qu’un autre. La vérité c’est que TOUT est important !

 

 

Il existe de plus en plus de joueurs qui n’effectuent pas le parcours de la fillière classique pour devenir joueur professionnel, on dira “Joueurs aux parcours atypiques” que peux tu nous dire par rapport à ce constat?

 

Au FCN depuis des années nous avons été performants à ce niveau. De Raspentino (Ex Agde CFA) à Djilobodji (Ex Moissy CFA) en passant par Rodelin (Ex Rodez National), Issa Cissokho (Ex Carquefou CFA), Birama Touré (Ex Beauvais CFA) ou encore Bammou (Ex Evry CFA2) on a eu le nez creux … Le constat est que les clubs professionnels en grande majorité souffrent financièrement et que par conséquent ces joueurs peuvent rapidement être rentables. Plus qu’un jeune qui arrive à 13 ans par exemple. Ils ne coûtent pas chers et sont souvent surmotivés à l’idée d’avoir une potentielle chance dans le monde professionnel. Leurs atouts sont donc leur coût et leur fraîcheur mentale. Je pense qu il n’y en a pas plus qu’avant qui jouent en CFA/CFA2/DH dans nos régions. Le vrai constat c’est qu’aujourd’hui on les regarde ! Des joueurs comme Faubert, Ribery, Valbuena ou encore Koscielny ont fait du bien à ce niveau.

 

Ton  Top 5 des joueurs qui t’ont fait « rêver » :

 

  1. Zidane… 2. Papin … 3. Cantona … 4. Ndoram … 5. Henry

Mathieu merci de nous avoir accordé cette interview très riche en enseignement, j’invite d’ailleurs tous les lecteurs de Panamefoot à aller voir ton livre sur le Net”Je veux devenir footballeur professionnel”qui constitue un véritable puits d’information pour tous les footballeurs; merci et à bientôt sur les terrains.

Merci à toi Abbes et à bientôt….

Interview réalisée par Abbes SAADI pour “Le pole expertise”…

 

www.panamefoot.fr      C’est là que çà se passe!

Crédit photo: “Je veux devenir footballeur professionnel”

© 2014 Tous les droits sont réservés Panamefoot - Création site web

Retour en haut de la page